luminaires

luminaire rohart artisanat d'art

J'ai commencé à concevoir des lampes dans le milieu des années 1990. L'idée de départ était de faire des petites lampes-peintures, sortes de petits autels dont j'ai parfois, bien qu'étant athée, appuyé le côté religieux comme celle présentée ci contre. Puis l'envie de la transparence et de la lumière m'ont amené à travailler des structures en fil de fer recouvertes de papier Japon. J'ai fini par améliorer et perfectionner la fabrication pour pouvoir les commercialiser. Il a surtout fallu que je résolve le problème de la fragilité du papier Japon. J'ai fini par trouver un vernis magique dans lequel je trempais les structures et qui les recouvrait d'un épais film plastifiant. 

Je pouvais à présent penser à produire en plus grandes quantités et j'ai cherché des moyens de sous traiter la chaîne de travail. J'ai ainsi travaillé avec la prison de Toul, puis celle de Fleury-Mérogis. C'était compliqué et laborieux mais aussi d'une grande richesse humaine. J'ai donc eu, pendant quelques années, accès au "cœur" de la prison, j'y allais environ tous les quinze jours et c'était à chaque fois une plongée dans un monde complexe de détresse, de violence sourde, de misère affective, mais aussi d'espoir et de besoin d'échanges et de croire en un avenir moins sinistre. Je rentrais dans la prison avec ma voiture, et comme la fabrication nécessitait du fil de fer et de la corde, imaginez les problèmes que ça posait. En fait ce travail n'aurait pu se faire sans la compréhension des différents directeurs et responsables auxquels j'ai eu à faire. Des gens admirables qui comprenaient la détresse des détenus et l'importance pour eux d'un travail pour apprivoiser un peu le temps et l'attente. 

J'ai poursuivi ce travail pendant 6 années, je faisais le salon Maison et Objet pour avoir des commandes. 

Je précise que ce travail nécessitant corde, fil de fer et pinces, s'effectuait dans une pièce spéciale et le détenu était fouillé à la sortie.

Et puis, un sinistre jour, Sarkozy est arrivé au ministère de l'intérieur. L'ambiance dans la prison a très vite changé et il y eut vite des conflits au sein de la prison entre ceux qui soutenaient une certaine humanité et ceux adeptes de la répression décomplexée et se sentant des ailes. J'ai donc pu constater à quel point la politique est aussi un souffle qui se propage dans une société, et ce jour là ce souffle était nauséabond.. Arrivant comme d'habitude avec ma voiture, la perquisition a été immédiate et c'est tout juste si on ne m'a pas passé les menottes. Puis le directeur de mon quartier est arrivé, s'en est suivi une engueulade entre mon directeur et l'adepte de la répression décomplexée. Je suis rentré chez moi sans avoir vu le détenu ni récupéré son travail. Par la suite, j'ai pu tout de même poursuivre cette collaboration avec la prison mais dans des conditions difficiles (couper cordes et fil de fer en petits bouts, pinces coupantes interdites, etc..), et j'ai fini par baisser les bras et j'ai décidé de passer à autre chose. 

 

Ainsi s'est terminée une aventure et je me dis de temps en temps qu'avec un peu plus de bonté et de compréhension un autre monde serait possible.

 

 

     Il me reste environ quarante lampes, lampadaires et appliques à vendre, si vous êtes intéressés et voulez connaître les tarifs et voir les modèles encore disponibles, contactez moi.


     Cette série ci dessous est une commande d'une dame qui avait trouvé dans une brocante des éléments d'une suspension ancienne ainsi que des abats-jour et qui m'a demandé de les utiliser pour les adapter à mes créations.